LE CAP-CANAILLE

On avait projeté de faire la Route des Crêtes pour accéder au Cap Canaille. Une ascension difficile, ponctuée par la découverte à une altitude de 360 mètres d’un panorama inégalable qui nous coupa le souffle. La récompense fut à la dimension de l’effort consenti depuis le matin. Vues d’en haut, cultures et terrasses s’entremêlaient jusqu'à la mer dans un enchevêtrement de nuances vertes et rouges, et tout en bas, la baie de Cassis. Tout s’était miniaturisé : son phare blanc, trônant en son milieu qui scintillait au soleil, les voiliers et les navettes qui faisaient les calanques, ainsi que les petites barques qui traînaient derrière elles des virgules d’écume blanche dans les eaux bleu-foncé. Ce fut un total émerveillement aussi loin que notre regard pouvait porter. Au delà de l'emblématique Pounche-du-Bestouan avec sa façade blanche aux volets verts, on reconnaissait les Roches-Blanches, refuge des naturistes et tout de suite après, l’entrée de la calanque de Morgiou, puis Porpin et En-Veau. Dans une lumière éclatante, on pouvait même deviner au bout de l’horizon l’île de Riou qui émergeait de la brume de chaleur.